Il est connu de tous, et ce n’est malheureusement
pas un sujet de jouissance, que la Centrafrique est réputée être un pays de
coup d’Etat. Opération Barracchuda, coup d’Etat de la Saint Sylvestre, Sursaut
patriotique,… Peu importe comment vous les appeler, ce sont des coups d’Etat. Chacun de ces putschs traine avec lui son lot
de victimes innocentes et des martyrs. La Centrafrique est aussi connu pour
être un pays de mutineries dont les plus récentes datent du règne du feu
président Ange-Félix PATASSE. Ces mutineries ont, elles aussi, leur cortège de
victimes et d’opprimés. Des ethnies se sont parfois révoltées contre d’autres,
certains ont pris le chemin de l’exil et d’autres ont subi à tort des
injustices mais les centrafricains ont toujours fini par vivre ensemble…
Il n’y a pas de bêtise plus grotesque que de
préférer un coup d’Etat à un autre ou une mutinerie à un coup d’Etat et moins
encore à une élection démocratique. Or, l’histoire nous rappelle que nonobstant
les multiples putschs et mutineries qu’a connues ce pays, jamais la cohésion
sociale n’a été atteinte telle que nous le voyons depuis cette dernière
décennie. En cause, l’appel aux troupes étrangères et particulièrement aux mercenaires. Tout le monde sait ce que
les Banyamulenges ont fait en RCA avec la procédure qui suit son cours devant
la CPI. Les Zakawa qui ont porté au pouvoir l’ancien président BOZIZE ne se
sont pas comportés en enfants de chœur face à la population centrafricaine.
Quant aux mercenaires de la Séléka, les faits sont encore là. On a sacrifié ce
pays dès lors où on l’a livré aux mercenaires qui sont rien d’autre que
« des soldats professionnels qui servent un gouvernement ou une cause
uniquement pour de l’argent ». Normal que les pillages et exactions sont
hallucinants quand bien même ces mercenaires n’avaient plus de belligérants en
face mais qu’est ce qu’un mercenaire si ce n’est un voleur ?
Les conflits existent partout dans le monde :
dans les couples, dans la famille, au lieu du travail… Mais c’est la façon de
régler ces conflits qui est capitale et l’expérience nous a démontré en RCA que
la violence est le plus mauvais moyen pour résoudre nos conflits. Et ce n’est
pas pour rien que la sagesse africaine nous a toujours mis en garde que :
« Le linge sale se lave en famille ». Si à la violence nous associons
des mercenaires pour gérer nos conflits, comment s’étonner que nous mettions du
feu partout. A ce propos, Machiavel
disait : « Les auxiliaires et
les mercenaires sont inutiles et dangereuses. Tout Etat qui ne s’appuiera que
sur des armées de cette nature ne sera jamais en sûreté, parce qu’elles sont
toujours en division entre elles, sans discipline, ne cherchant que leur
intérêt, infidèles, brutales envers les amis, lâches envers les ennemis, sans
crainte de Dieu, sans foi vis-à-vis des hommes… Dans la paix vous êtes pillé
par ces gens-là, et dans la guerre ils vous laissent piller par les ennemis… Si
vous êtes battu avec elles, vous êtes perdu ; et si vous remportez la
victoire, vous demeurez leur prisonnier ». Il est donc grand temps que
les politiciens centrafricains rompent avec le mercenariat car c’est un crime
très grave que de satisfaire ses désirs égoïstes en sacrifiant tout un peuple
sur un plateau. Vive l’armée républicaine !