mardi 28 janvier 2014

Le mercenariat, un mal centrafricain

Il est connu de tous, et ce n’est malheureusement pas un sujet de jouissance, que la Centrafrique est réputée être un pays de coup d’Etat. Opération Barracchuda, coup d’Etat de la Saint Sylvestre, Sursaut patriotique,… Peu importe comment vous les appeler, ce sont des coups d’Etat.  Chacun de ces putschs traine avec lui son lot de victimes innocentes et des martyrs. La Centrafrique est aussi connu pour être un pays de mutineries dont les plus récentes datent du règne du feu président Ange-Félix PATASSE. Ces mutineries ont, elles aussi, leur cortège de victimes et d’opprimés. Des ethnies se sont parfois révoltées contre d’autres, certains ont pris le chemin de l’exil et d’autres ont subi à tort des injustices mais les centrafricains ont toujours fini par vivre ensemble…

Il n’y a pas de bêtise plus grotesque que de préférer un coup d’Etat à un autre ou une mutinerie à un coup d’Etat et moins encore à une élection démocratique. Or, l’histoire nous rappelle que nonobstant les multiples putschs et mutineries qu’a connues ce pays, jamais la cohésion sociale n’a été atteinte telle que nous le voyons depuis cette dernière décennie. En cause, l’appel aux troupes étrangères et particulièrement aux mercenaires. Tout le monde sait ce que les Banyamulenges ont fait en RCA avec la procédure qui suit son cours devant la CPI. Les Zakawa qui ont porté au pouvoir l’ancien président BOZIZE ne se sont pas comportés en enfants de chœur face à la population centrafricaine. Quant aux mercenaires de la Séléka, les faits sont encore là. On a sacrifié ce pays dès lors où on l’a livré aux mercenaires qui sont rien d’autre que « des soldats professionnels qui servent un gouvernement ou une cause uniquement  pour de l’argent ».  Normal que les pillages et exactions sont hallucinants quand bien même ces mercenaires n’avaient plus de belligérants en face mais qu’est ce qu’un mercenaire si ce n’est un voleur ?


Les conflits existent partout dans le monde : dans les couples, dans la famille, au lieu du travail… Mais c’est la façon de régler ces conflits qui est capitale et l’expérience nous a démontré en RCA que la violence est le plus mauvais moyen pour résoudre nos conflits. Et ce n’est pas pour rien que la sagesse africaine nous a toujours mis en garde que : « Le linge sale se lave en famille ». Si à la violence nous associons des mercenaires pour gérer nos conflits, comment s’étonner que nous mettions du feu partout. A ce propos, Machiavel disait : « Les auxiliaires et les mercenaires sont inutiles et dangereuses. Tout Etat qui ne s’appuiera que sur des armées de cette nature ne sera jamais en sûreté, parce qu’elles sont toujours en division entre elles, sans discipline, ne cherchant que leur intérêt, infidèles, brutales envers les amis, lâches envers les ennemis, sans crainte de Dieu, sans foi vis-à-vis des hommes… Dans la paix vous êtes pillé par ces gens-là, et dans la guerre ils vous laissent piller par les ennemis… Si vous êtes battu avec elles, vous êtes perdu ; et si vous remportez la victoire, vous demeurez leur prisonnier ». Il est donc grand temps que les politiciens centrafricains rompent avec le mercenariat car c’est un crime très grave que de satisfaire ses désirs égoïstes en sacrifiant tout un peuple sur un plateau. Vive l’armée républicaine !  

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