Ne cédons pas à la haine!
En regardant attentivement
la tragédie qui se déroule en Centrafrique depuis quelques mois, on se rend
compte très vite que l’un des protagonistes du conflit est la haine. Ce mot est
défini par le dictionnaire français Larousse comme « Sentiment qui porte une personne à souhaiter ou à faire du mal à
une autre, ou à se réjouir de tout ce qui lui arrive de fâcheux ».
Il est clair, net et limpide que ce sentiment est en train de gagner du terrain
dans le cœur de nombreux centrafricains depuis le début de cette crise au point
de rendre leur cœur impénétrable aux multiples appels des dignitaires religieux
du pays toutes confessions religieuses confondues.Il faut reconnaître que
plusieurs événements dont certains très anciens et d’autres récents ont
alimenté la naissance de cette haine destructrice et son renforcement dans le cœur
des centrafricains. Nombreux sont les centrafricains du nord qui se disaient
marginalisés durant des décennies ainsi qu’une partie de la communauté
musulmane qui se disait maltraitée (obtention de passeport ou de cartes d’identité
nationale, raquette sur les routes…). La venue de la Séléka a ajouté son lot de
catalyseurs : pillages, viols, massacres et exactions de tout genre en
toute impunité et dirigés sélectivement contre les chrétiens à en croire ces
derniers. La persistance des exactions, alors qu’il n y avait plus de
belligérants en face dès la prise de Bangui, a jeté la quasi-totalité des
centrafricains dans le désenchantement, eux qui pensaient revivre le coup d’Etat
de 2003. Du coup, la Séléka et ses chefs tombent dans la disgrâce aux yeux des
centrafricains allant d’impopularité en impopularité. La constitution des milices d’auto-défenses
anti-balakas avec son cortège d’exactions avec des représailles ont conduit les
centrafricains au firmament de la haine faisant des voisins d’hier les ennemis
d’aujourd’hui. Et demain ? « La haine que les coeurs conservent au dedans Nourrit des feux cachés,
mais d'autant plus ardents »disait Corneille. Musulmans et chrétiens sont appelés à vivre ensemble en
Centrafrique demain comme hier mais tant que la haine demeure cette symbiose
risque de rester à jamais qu’ une simple nostalgie. Alors, l’heure est aux
gestes concrets d’apaisement de la part
de toutes les parties et cela passe nécessairement par la justice qui n’est
autre que le fait de donner à chacun ce qui lui est dû ! Cela suppose l’arrêt
totale des exactions afin de permettre aux uns et aux autres de faire leur
deuil et de panser leur blessures afin qu’un pardon et une réconciliation
soient possibles. Autrement, personne ne fera sien cette affirmation de POUSSIN « Au lieu de répondre par la haine à la haine que me portent mes
rivaux, je sens que je dois me venger d'eux en leur faisant du bien et du
plaisir ». Cultivons l’amour et la paix, chers compatriotes !
Très bel article que j'ai d'ailleurs partagé et recommandé plusieurs fois. Merci pour ce cocktail mon frère.
RépondreSupprimerVivement que la paix revienne en Centrafrique
Cher frère, merci pour tes encouragements. Grâce à cette énergie inouïe qui est en toi et que tu communiques aux autres, on parviendras à faire comprendre au monde entier que nous centrafricains sommes et peuvent être de vrais artisans de paix!
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