Nous ne le dirons jamais assez ! L’un des grands
protagonistes de la crise centrafricaine actuelle est la HAINE. Une alerte que
nous avions donné dans un de nos précédents articles intitulé : « Ne
cédons pas à la haine !». Aujourd’hui, plusieurs responsables
internationaux viennent de se rendre
compte de l’enracinement de la haine dans le cœur des centrafricains qui
devient inaccessible aux multiples appels à la paix et au pardon. C’est le cas
de l'ambassadeur français aux Nations unies Gérard Araud qui a
affirmé hier : "En Centrafrique, je pense que
nous avons peut-être sous-estimé la haine et le ressentiment entre communautés".
Si des communautés ont été marginalisé pendant des années, si des communautés
ont été pillées, violées, massacrées impunément, à quoi de bon nous nous
attendions ? Tuer un père de famille devant ses enfants, violer des femmes
et des filles devant leur mari et garçons, incendier les greniers des gens pour
les livrer à un lendemain incertain, à quoi de bon nous nous attendions ?
Le drame est qu’il n’y avait personne pour écouter ces gens, pour les
comprendre et les accompagner à dépasser cette situation, pas de psychologues
ni de psychiatres mis à part les rares centres d’écoute mis au point par les
communautés religieuses mais très peu fréquentés à cause de l’insécurité totale
entre autres. Or, nous avons vu dans certains pays qui ont accueilli leurs
ressortissants, en l’occurrence le Sénégal, des psychologues et des
travailleurs sociaux attendre les gens à l’aéroport pour les aider à surmonter
le choc qu’ils ont subit…
Autant que nous le pouvons et avec toute la
force de nos poumons nous ne cesserons de condamner avec toute la fermeté du
monde les exactions qui ont été commises et qui continuent malheureusement de
martyriser le peuple centrafricain car nul n’a le droit de porter atteinte à un
être humain quelque soit sa motivation. Toutefois, ne nous est-il jamais venu à
l’esprit de se demander si les fauteurs de troubles ne sont eux-mêmes pas aussi
des victimes, du moins sur le plan mental ? Même si cela n’est pas une
excuse pour les abominations commises mais il pourrait aider à comprendre ce
qui se passe afin de rechercher d’éventuelles issues à cette crise.
Il est indéniable que le centrafricain n’a jamais
rien de barbare jusqu’à cette crise. On se souvient encore du poignant
témoignage de l’octogénaire malienne qui en rentrant chez elle a confirmé cette
réalité centrafricaine d’antan. Il est donc clair, net et limpide que les
sempiternelles exactions perpétrées de tout côté ont poussé nombre de
centrafricains à développer de nouveaux comportements malheureusement néfastes ; c’est ce qui
arrive lorsqu’une population est condamnée ou se croit condamner à l’auto-défense.
Comment à t-on pu n’y avoir pensé plus tôt ?
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