jeudi 16 janvier 2014

Après Djotodia, la Haine est le principal ennemi du peuple centrafricain !

Nous ne le dirons jamais assez ! L’un des grands protagonistes de la crise centrafricaine actuelle est la HAINE. Une alerte que nous avions donné dans un de nos précédents articles intitulé : « Ne cédons pas à la haine !». Aujourd’hui, plusieurs responsables internationaux  viennent de se rendre compte de l’enracinement de la haine dans le cœur des centrafricains qui devient inaccessible aux multiples appels à la paix et au pardon. C’est le cas de l'ambassadeur français aux Nations unies Gérard Araud qui a affirmé hier : "En Centrafrique, je pense que nous avons peut-être sous-estimé la haine et le ressentiment entre communautés". Si des communautés ont été marginalisé pendant des années, si des communautés ont été pillées, violées, massacrées impunément, à quoi de bon nous nous attendions ? Tuer un père de famille devant ses enfants, violer des femmes et des filles devant leur mari et garçons, incendier les greniers des gens pour les livrer à un lendemain incertain, à quoi de bon nous nous attendions ? Le drame est qu’il n’y avait personne pour écouter ces gens, pour les comprendre et les accompagner à dépasser cette situation, pas de psychologues ni de psychiatres mis à part les rares centres d’écoute mis au point par les communautés religieuses mais très peu fréquentés à cause de l’insécurité totale entre autres. Or, nous avons vu dans certains pays qui ont accueilli leurs ressortissants, en l’occurrence le Sénégal, des psychologues et des travailleurs sociaux attendre les gens à l’aéroport pour les aider à surmonter le choc qu’ils ont subit…
Autant que nous le pouvons et avec toute la force de nos poumons nous ne cesserons de condamner avec toute la fermeté du monde les exactions qui ont été commises et qui continuent malheureusement de martyriser le peuple centrafricain car nul n’a le droit de porter atteinte à un être humain quelque soit sa motivation. Toutefois, ne nous est-il jamais venu à l’esprit de se demander si les fauteurs de troubles ne sont eux-mêmes pas aussi des victimes, du moins sur le plan mental ? Même si cela n’est pas une excuse pour les abominations commises mais il pourrait aider à comprendre ce qui se passe afin de rechercher d’éventuelles issues à cette crise.

Il est indéniable que le centrafricain n’a jamais rien de barbare jusqu’à cette crise. On se souvient encore du poignant témoignage de l’octogénaire malienne qui en rentrant chez elle a confirmé cette réalité centrafricaine d’antan. Il est donc clair, net et limpide que les sempiternelles exactions perpétrées de tout côté ont poussé nombre de centrafricains à développer de nouveaux comportements  malheureusement néfastes ; c’est ce qui arrive lorsqu’une population est condamnée ou se croit condamner à l’auto-défense. Comment à t-on pu n’y avoir pensé plus tôt ?

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