mardi 21 janvier 2014

La grandeur du peuple centrafricain.

Le suspens n’aura duré que quelques jours même si pour le peuple centrafricain une seconde dure plus qu’un siècle en ce moment si difficile de son histoire. L’élection de Catherine Samba-Panza à la tête de la RCA pour la poursuite de la transition politique aura été riche d’images dont deux majeures :

La première femme présidente en Centrafrique et la troisième en Afrique

 C’est à une femme que  les conseillers nationaux de la transition viennent de confier les clés du palais de la Renaissance. C’est une première pour ce pays qui depuis plus de cinquante ans a vu défiler plusieurs hommes à la magistrature suprême et qui n’a pas l’habitude de voir  les femmes se hisser à un haut poste de responsabilité. Certes, les femmes se sont toujours battues dans ce pays  même si  Elisabeth Domitien et Ruth Rolland respectivement Premier ministre sous le règne du feu empereur Jean Bédel BOKASSA et Candidate malheureuse aux élections présidentielles de 1993 remportées par Ange-Félix PATASSE sont restées les deux à inscrire leurs noms à un échelon  élevé du pouvoir du moins jusqu’à hier. Mais Mama Cathy, comme on l’appelle désormais vient par cette élection d’inscrire le nom de la femme aux plus  hautes fonctions de l’Etat plaçant ainsi la RCA au troisième rang après le Liberia et le Malawi dans la liste des chefs d’Etat féminins en Afrique : Hellen Johnson Sirleaf à l’Ouest, Joyce Banda au Sud et Catherine Samba-Panza au Centre. Même si c’est à travers une transition que les deux dernières sont parvenues au pouvoir, cela ne diminue en rien leur fauteuil de président.


Une centrafricaine comme les autres

La nouvelle présidente centrafricaine est née au Tchad (Forlamy)  de père camerounais et de mère centrafricaine, réalité qu’elle a revendiquée lors de la présentation de sa profession de foi avant les élections. Cette vérité n’a pourtant pas empêché les conseillers du CNT à l’élire confortablement (75 voix contre les 53 de son Challenger). Preuve que le centrafricain, en dépit de tout ce qu’on peut raconter, n’est pas intrinsèquement xénophobe comme beaucoup le croyaient lors du rapatriement massif des citoyens étrangers. De Nicolas Sarkozy à Joseph Kabila en passant par Alassane Ouattara, tout le monde sait ce qu’on peut raconter sur un Chef de l’Etat au moindre soupçon d’une origine étrangère même si elle n’est pas avérée. A ce sujet, l’on peut fournir beaucoup de raison sur le cas de la RCA mais je pense que la vraie réponse se trouve dans les valeurs de ce pays si ouvert, hospitalier et régionaliste dès sa fondation par Barthélémy BOGANDA qui disait « ZO KWE ZO », traduit par « TOUT HOMME EST HOMME » par Jean Baptiste Placca qui constate qu’on ne peut trouver mieux d’abréger des droits de l’Homme. Il suffit de voir le drapeau centrafricain et sa signification pour tout comprendre. Selon BOGANDA le panafricaniste : le bleu représente le Congo et son océan, le blanc pour le Tchad et son coton, le vert pour le Gabon et ses forêts, le jaune pour l’ancien Oubangui-Chari et ses richesses minières, le rouge pour le sang [de l’esclavage] versé unissant tous ces peuples marchant vers l’étoile de l’émancipation.

Si le centrafricain lambda se demande encore dans les rues comment sera appelé le mari de la présidente et le rôle qu’il jouera pour les plus curieux, Mama Cathy est perçue et acceptée de tous comme un digne fils de son pays. Alors accompagnons les centrafricains à renouer avec leurs nobles valeurs où on a failli les en séparer ces derniers temps. Vive la Centrafrique !

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