La crise centrafricaine a
mobilisé un nombre important de compatriotes notamment sur les réseaux
sociaux. Une autre manière d’informer est née depuis la tragédie
centrafricaine : la presse citoyenne. Les internautes centrafricains
grâce aux réseaux sociaux se tiennent informés régulièrement à travers
Facebook, Twitter, … Ce qui est d’ailleurs très important. Seulement,
certains en abusent pour publier des informations erronées et non
vérifiées. La situation en Centrafrique est déjà très tendue, nous
n’avons pas besoin de l’envenimer.
Mais si nous avons décidé tous de saisir
cette opportunité que nous offre le web 2.0, très peu d’entre nous en
font bon usage. L’étape de vérification d’information censée très
importante est souvent négligée pourtant une information sans
vérification peut désinformer. Car la frontière entre informer
objectivement, c’est-à-dire rendre compte avec exactitude de ce qui se
passe dans une zone, un quartier et désinformer, c’est-à-dire balancer
une information sans la « sourcer » au premier passage à
tort ou à raison est très minime. La formation que j’ai reçue à Dakar,
avec les autres Mondoblogueurs m’a permis de cerner le piège auquel nous
pouvons nous heurter dans le traitement et la diffusion de
l’information. La désinformation nous guette à tout moment, mais le
professionnalisme voudrait que nous ne diffusions que des informations
vérifiées.
Moins d’un mois après le coup d’État du
24 mars, l’un de mes meilleurs étudiants a perdu la vie à cause d’une
rumeur infondée sur une possible extermination par les éléments de la
Seleka de tous les hommes à Bangui. Ce dernier s’est noyé dans le fleuve
du PK 9 à la sortie sud de Bangui, avec plusieurs autres habitants de
Bangui qui tentaient comme lui de se mettre à l’abri. A cause de ces
ragots, le pays a ainsi perdu de vaillants compatriotes. Il restera dans
mes souvenirs pour toujours. Certains compatriotes avaient diffusé sur
Internet que la pharmacie Sambo, la plus grande pharmacie de la
Centrafrique avait été pillée et saccagée par les habitants du KM 5. Une
information qui s’est révélée erronée La nouvelle a fait la « Une » de
Facebook et il a fallu que la radio Ndeke fasse déplacer un de ses
reporters pour la démentir.
Le vendredi 27 décembre 2013, comme si
après plus d’une année de malheur, il fallait redonner le sourire aux
Centrafricains, une rumeur folle a parcouru les réseaux sociaux
annonçant la démission du président de la transition Michel Djotodia.
Dans la soirée vers 19 heures, ce sont alors le porte-parole de la
présidence Simplice Guy Koguede et le ministre centrafricain de la
Communication Andrien Poussou qui démentiront cette information sur la
démission du président.
Nous sommes tous sous le choc de ce qui
se passe chez nous et c’est humain, car nous éprouvons des émotions.
Nous pouvons être appelés à commenter un point de vue, une information,
un fait, mais de grâce, n’oublions pas de spécifier les sources de nos
informations pour ceux qui ne sont pas présents lors des faits, ou
expliquer objectivement lorsque nous assistons aux scènes, il faut faire
un vrai témoignage. Ne jetons pas de l’huile sur le feu, car la
situation est déjà assez chaotique.
Il s’agit juste d’une contribution
personnelle dans cette situation de crise que nous vivons de
l’intérieur. Adopter ce principe nous permettra de mieux nous suivre les
évènements et de vivre la situation telle qu’elle est sur le terrain
afin de rester en contact avec nos proches parents, amis et
connaissances dans ce moment de descente aux enfers.
Voilà une parole d'expert que je salue très vivement! Le tourbillon des événements a fait que les gens confondent rumeurs et vérités, ce qui est très grave car cela peut être un crime lorsque ces élucubrations mettent la vie des innocents en danger. Ces "on dit" font de Bangui une véritable ville de rumeurs en ce moment et ce n'est pas bien car les rumeurs font plus de mal que de bien. On peut comprendre que les peines et souffrances endurées peuvent pousser à voir dans chaque petit événement un dénouement selon notre vœu mais de grâce vérifions au moins les nouvelles avant de les communiquer. Il est donc important de se mettre dès maintenant à l'école de donner les informations selon les règles de l'art!
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