jeudi 2 janvier 2014

Centrafricains, évitons la désinformation sur les réseaux sociaux

La crise centrafricaine a mobilisé un nombre important de compatriotes notamment sur les réseaux sociaux. Une autre manière d’informer est née depuis la tragédie centrafricaine : la presse citoyenne. Les internautes centrafricains grâce  aux réseaux sociaux se tiennent informés régulièrement à travers Facebook, Twitter, … Ce qui est d’ailleurs très important. Seulement, certains en abusent pour publier des informations erronées et non vérifiées. La situation en Centrafrique est déjà très tendue, nous n’avons pas besoin de l’envenimer.

Mais si nous avons décidé tous de saisir cette opportunité que  nous offre le web 2.0, très peu d’entre nous en font bon usage. L’étape de vérification d’information censée très importante est souvent négligée pourtant une information sans vérification peut désinformer. Car la frontière entre informer objectivement, c’est-à-dire rendre compte avec  exactitude  de ce qui se passe dans une zone, un quartier et désinformer, c’est-à-dire balancer une information sans la « sourcer » au premier passage à tort ou à raison est très minime. La formation que j’ai reçue à Dakar, avec les autres Mondoblogueurs m’a permis de cerner le piège auquel nous pouvons nous heurter dans le traitement et la diffusion de l’information. La désinformation nous guette à tout moment, mais le professionnalisme voudrait que nous ne diffusions que des informations vérifiées.

Moins d’un mois après le coup d’État du 24 mars, l’un de mes meilleurs étudiants a perdu la vie à cause d’une rumeur infondée sur une possible extermination par les éléments de la Seleka de tous les hommes à Bangui. Ce dernier s’est noyé dans le fleuve du PK 9 à la sortie sud de Bangui, avec plusieurs autres habitants de Bangui qui tentaient comme lui de se mettre à l’abri. A cause de ces ragots, le pays a ainsi perdu de vaillants compatriotes. Il restera dans mes souvenirs pour toujours. Certains compatriotes avaient diffusé sur Internet que la pharmacie Sambo, la plus grande pharmacie de la Centrafrique avait été pillée et saccagée par les habitants du KM 5. Une information qui s’est révélée erronée La nouvelle a fait la « Une » de Facebook et il a fallu que la radio Ndeke fasse déplacer un de ses reporters pour la démentir.

Le vendredi 27 décembre 2013, comme si après plus d’une année de malheur, il fallait redonner le sourire aux Centrafricains, une rumeur folle a parcouru les réseaux sociaux annonçant la démission du président de la transition Michel Djotodia. Dans la soirée vers 19 heures, ce sont alors le porte-parole de la présidence Simplice Guy Koguede et le ministre centrafricain de la Communication Andrien Poussou qui démentiront cette information sur la démission du président.

Nous sommes tous sous le choc de ce qui se passe chez nous et c’est humain, car nous éprouvons des émotions. Nous pouvons être appelés à commenter un point de vue, une information, un fait, mais de grâce, n’oublions pas de spécifier les sources de nos informations pour ceux qui ne sont pas présents lors des faits, ou expliquer objectivement lorsque nous assistons aux scènes, il faut faire un vrai témoignage. Ne jetons pas de l’huile sur le feu, car la situation est déjà assez chaotique.

Il s’agit juste d’une contribution personnelle dans cette situation de crise que nous vivons de l’intérieur. Adopter ce principe nous permettra de mieux nous suivre les évènements  et de vivre la situation telle qu’elle est sur le terrain afin de rester en contact avec nos proches parents, amis et connaissances dans ce moment de descente aux enfers.

1 commentaire:

  1. Voilà une parole d'expert que je salue très vivement! Le tourbillon des événements a fait que les gens confondent rumeurs et vérités, ce qui est très grave car cela peut être un crime lorsque ces élucubrations mettent la vie des innocents en danger. Ces "on dit" font de Bangui une véritable ville de rumeurs en ce moment et ce n'est pas bien car les rumeurs font plus de mal que de bien. On peut comprendre que les peines et souffrances endurées peuvent pousser à voir dans chaque petit événement un dénouement selon notre vœu mais de grâce vérifions au moins les nouvelles avant de les communiquer. Il est donc important de se mettre dès maintenant à l'école de donner les informations selon les règles de l'art!

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