Dans sa conférence de presse, la présidente
centrafricaine de transition, Catherine Samba-Panza affirme étudier avec les
partenaires humanitaires et les forces internationales déployées dans le pays
les possibilités d’organisation d’un retour à la maison des quelques 450 000
déplacés repartis dans les différents camps de Bangui. C’est pour nous l’occasion
d’analyser les contours de cette action qui est une des nombreuses priorités
actuelles du pays car sans le retour immédiat à la maison de ces déplacés, la
vie ne peut reprendre son rythme normal à Bangui. Il s’agit donc d’une
condition sine qua non à la reprise des activités administratives, scolaires,
commerciales et autres. Mais ce n’est pas une tâche facile pour plusieurs
raisons.
Bangui
demeure une ville où règne l'insécurité
Il faut admettre qu’en dépit des actions menées par
la MISCA et la force française Sangaris, l’insécurité demeure importante dans la
ville de Bangui où une personne sur deux est déplacée quoique les coups de feu
sont maintenant rares et le niveau de la violence abaissé. La plupart de ces
déplacés ont peur de se faire enlever une fois à la maison car le désarmement
tant annoncé est encore très superficiel et beaucoup de centrafricains pensent que des
armes sont toujours cachées à l’intérieur des maisons. Par ailleurs, le
souvenir de ceux qui, il y a quelques semaines, ne revenaient plus quand ils
allaient jeter un coup d’œil à la maison continu de hanter les déplacés. En
plus les lynchages ne tarissent pas dans la capitale centrafricaine confirmant
que nul n’est à l’abri. Même s’il arrive que quelques déplacés se rendent à la
maison dans la journée, ils rentrent précipitamment avant 16 heures dans leurs
LEDGER respectifs (nom que les banguissois donnent aux camps des déplacés par
analogie à l’hôtel quatre étoiles de la capitale où trouvent refuge les grandes
personnalités tant étrangères que nationales) car comme on le dit ici « La
nuit n’a pas d’yeux ».
Beaucoup
de déplacer ont tout perdu
Quitter les camps de déplacés est synonyme de retour
à la maison. Justement, les maisons, plusieurs centrafricains n’en ont plus. Elles
étaient pillées, saccagées ou simplement brûlées par des grenades. Les camps
demeurent pour beaucoup un dernier rempart. Certes payer les quatre mois d’arriérés
de salaires soulagera quelques uns mais ne résoudra pas le problème de fond car
il faut savoir que les salariés sont comptés des bouts de doigt et que la
majeur partie des centrafricains ont toujours vécu au jour le jour à travers le
secteur informel qui a malheureusement subi un grand dommage avec ces récents
événements.
Certains
déplacés commencent à s’accoutumer aux camps
Il est irréfutable que la majeur partie des déplacés
se trouvent dans ces camps contre leur volonté et n’ont qu’une seule envie :
rentrer chez eux ! Seulement une bonne partie des occupants de ces camps
étaient des désœuvrés qui vivotaient déjà bien avant les récents événements
peut-être aussi à cause de leur paresse mais surtout à cause de la conjoncture
calamiteuse du pays depuis un bon moment. Pour ceux là, la précaire situation
dans les camps de déplacés est préférable à leur vie d’antan.
Les
atouts de la Présidente pour une première action à ne pas rater
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